Héhé
mes p’tis canards 😄,
Quel
plaisir de vous retrouver après une si longue absence, le temps file à une
vitesse c’est hallucinant !
Avant
d’attaquer le sujet du pourquoi je suis de retour, des petites nouvelles rapides de mon B4BB qui se porte à merveille.
Je
vous présente Camille, que l’on surnomme aussi affectueusement la tornade, qui
a très bientôt 3 ans.
Le
mélange a été corsé et surdosé quand on voit le résultat de cette petite boule
d’énergie aussi tendre et pleine d’amour que de malice et de bêtises.
Mais
quel bonheur !!!
Enfin, revenons à nos moutons... 🐑🐑🐑
Je souhaite à présent partager avec
vous une nouvelle étape que je vais passer ou du moins que je vais
repasser.
Elle n’est pas des moindres... puisque
c’est encore un passage sur le billard pour une opération
bariatrique.
Alors pour celles et ceux pour qui ce terme reste flou, il s’agit de la chirurgie
de l'obésité qui consiste à modifier l'anatomie du système digestif. Elle
est réservée à des cas graves d'obésité.
Ce sont des techniques barbares c’est
vraie, radicale pour la plupart car irréversibles mais pas miraculeuses contrairement à ce que peuvent penser beaucoup de gens.
Je vais essayer de faire un résumé
rapide histoire de comprendre un peu le « encore ».
Il y a quelques années de ça, en 2002, j’ai subi un Mason ou de façon plus «
grossière » un agrafage de l’estomac. J’étais à l’époque à 113 kg (pour 1m70).
J’ai perdu 25 kg, ce qui n’est pas beaucoup pour ce type de méthode mais pas
complètement un échec non plus contrairement à ce que le médecin de l’époque
m’a envoyé dans les dents. Sauf que cette opération a été faite à un moment de
ma vie où je n'étais peut-être pas suffisamment préparée, ni suffisamment
prête, je ne sais pas...
Les aléas de la vie on fait que j’ai eu bien d’autres choses à me soucier que
mon poids, donc inutile de vous dire que c’était passé au deuxième voir
troisième plan. Les kilos petit à petit sont revenus et j’ai fini par tout
reprendre.
Une fois la stabilité revenue dans ma
vie, j’ai décidé de reprendre les choses en main. Après un périple difficile, en 2008 un anneau gastrique m’a été posé par-dessus l’agrafage que j’avais afin
de relancer le processus de perte. Un échec total, seulement 8 kg de perdus en un an, de
nombreuses douleurs et un inconfort certain.
Il fallait arrêter tout ça, ce qui s’est
avéré être un autre parcours du combattant et pas des moindres. Je me suis retrouvée confronté à un refus total du médecin de me retirer l’anneau jugeant que mon échec était uniquement dû à mon entière et seule responsabilité. Un gros coup de massue, une incompréhension et une colère noire de par ce refus de dialogue et ce manque de diplomatie.
J’ai pu finalement après divers recalages, trouver
un chirurgien bienveillant qui a accepté de m’opérer pour me retirer l’anneau
et réparer les dégâts causés, c’était en 2014. Il en a profité pour préparer le
terrain dans le cas où je souhaiterais faire une nouvelle tentative dans
le futur.
Bien qu'entre mes kilos et moi nous vivions une histoire entre l'amour et la haine, pour moi j'en avais fini de toutes ces conneries et tortures. Il m’a fallu du temps pour accepter et digérer toutes ces années.
Toutes ces étapes ont été de vrais
traumatismes psychologiques et physiques. Dans mon cas, en plus du côté psycho,
il y a eu une réelle mutilation et même si c’était en connaissance de cause
c’est quelque chose qui est difficile d’accepter, surtout pour au final un
cumul de semi-échecs.
Aujourd’hui je peux rivaliser les
doigts dans le nez avec Frankenstein mais au niveau du ventre, même sans que ce
soit Halloween, balaise hein.
Quoi qu’il en soit, je ne pensais pas
un jour me ressentir prête à franchir le pas pour un nouvel et ultime essai.
J'ai tout de même réfléchi et mûri tout ça, j'appréhendais, flippais de me préparer à l’éventualité d’une nouvelle intervention, si je le désirais biensur, avec
entre-temps le projet bébé en cours de route qui bien évidemment a repoussé la
réflexion, et finalement...
Alors je vois déjà certains dire « oui mais il faudrait qu’elle fasse attention
à ce qu’elle mange, qu’elle fasse du sport, c’est quand même pas si compliqué
que ça c’est juste une question de volonté, c’est un peu facile de passer par
la chirurgie pour perdre du poids etc etc... »
Je dis ça parce que je sais de quoi je
parle, ce sont des choses que j’ai entendues, pas forcément pour mon cas mais
que j'ai entendues...
Alors oui, tous ces critères rentrent
en compte bien évidemment dans un processus de perte de poids, mais il faut bien
se rendre compte qu’il y a d’autres paramètres à ne pas négliger loin de là et
que si c’était aussi simple, ça se saurait... non mais c’te blague !
Aujourd’hui quand on voit la discrimination qu’il existe encore à notre époque
en 2018 contre le «gros», et pour compte, quand on voit que le mot
«grossophobie» est entré dans le dictionnaire, c’est qu’il existe un vrai
impact, de vrais conséquences aux comportements par rapport à cette maladie,
puisqu’on parle bien de maladie quand on parle d’obésité.
Il faut dire une fois pour toutes que le
mot « gros » n’est pas un gros mot. C’est simplement un mot qui définit un état
une forme, mais qui rebute certains, simplement parce qu’il a été trop souvent
employé et craché de façon dégueulasse à la tronche des gens dans un contexte
qui au final en a fait un mot tabou.
On va me dire aujourd’hui de façon
gentille, ou du moins qu’on voudra gentille pour soi-disant ne pas me blesser,
que je suis une femme ronde, que j’ai des formes. Non soyons clair, je suis
grosse. Je l’accepte, plus par moments que d'autres, mais comme un peu tout le monde je crois. L'humain à cette capacité hors normes de constamment être dans l insatisfaction.
Je crois que j’ai été grosse toute ma vie et que ça fait
partie de moi.
Et là je vois déjà de nouveau les mêmes
rageurs dire « ah ba elle parle de s’assumer et qu’elle a toujours été comme
ça, qu’elle s’accepte comme elle est et là, elle nous parle de chirurgie
bariatrique, foutage de gueules... »
Alors oui c’est vrai je parle de
chirurgie et alors... et c'est dans l’espoir d’une vraie perte de poids, mais
non pas dans une optique esthétique de rentrer dans un 36, oula non, ou même de plaire à Pierre
Paul Jacques Simone Jermaine ou même "tête de gland". C’est avant tout pour moi.
Aujourd’hui et bien plus encore
maintenant avec les années qui passent, à l’âge que j’ai, j’aime la vie et ce
qu’elle m'offre mais j'ai peur. J’ai besoin de retrouver une certaine vitalité, une aisance
au quotidien, pour moi, pour ceux que j’aime, pour me rallonger aussi mon
espérance de vie, bien qu’on ne sait jamais de quoi sera fait demain.
Il faut être lucide, on a beau accepter
notre état on sait très bien qu'il y a forcément une incidence sur notre santé.
Une charge pondérale beaucoup trop élevée comporte de nombreux risques et
complications, et je le ressens bien à présent.
Avoir la sensation d’être au bout de sa
vie dès que l’effort devient un peu plus intense, j’entends par là ne serait ce qu'un
changement de métro de bon matin un peu trop rapide, sentir son cœur battre à
tout rompre près à se barrer de ce corps qui ne suit pas, les articulations
impossible à récupérer même avec du WD40... Je vous épargne évidemment les vraies
problématiques plus glauques.
C’est pour tout cela que j’ai décidé de mettre de nouveau les pieds dans le plat.
J’ai démarré le protocole qui est plutôt assez «lourd» comparé à toutes mes
anciennes interventions, ce qui au final est malgré tout beaucoup plus
rassurant. Check-up général qui permet de vérifier que tout est OK, ou pas
justement, que tout fonctionne bien ou pas trop mal, sans complications.
A ce jour j’ai la totalité des
examens qui ont été fait et R.A.S., quasi, en tout cas rien de méchant, donc je suis
plutôt sur la bonne voie et rassurée de n’avoir au final pour le moment qu’un
vrai problème de taille... mon poids.
Je vous mentirais si je vous disais que je suis excitée et impatiente, bien que soulagée.
Non pas que je ne suis pas sûre de ma
décision, non non non, mais plutôt que je ne peux empêcher l’angoisse par
moments de venir me chatouiller l’esprit. C’est un sacré cap à passer et à vivre tout en faisant abstraction du passé.
Malgré mes angoisses, je me dis qu’à la fleur de l’âge
où la femme est au meilleur de sa forme, une maturité certaine et un bout de
vie déjà bien accomplie, cette fois ci pourrait bien être la bonne...
un renouveau pour démarrer la deuxième moitié de ma vie.
Rendez-vous prit pour le 9 octobre.
Je tâcherai de partager avec vous
tout ce parcours aussi intense qu’il soit.
Le
vivre, le partager, en parler est exutoire et si ça peut aussi aider et
bien let’s go !
Ma chérinette, par ces billets je t’ai découverte il y a 3 ans...Camille était encore au chaud et je m’apprêtais moi aussi à donner naissance à ma 2 ème merveille. Il est bon de te lire, je te ressens: solaire, généreuse, dédramatisant cette épreuve (et non des moindres!) en la parsemant de ton humour. Je ne suis pas la seule qui te diras « je t’aime » pour ce que tu es, pour cette bonne humeur que tu mets dans nos vies, pour tout ces partages, ces bonheurs, ces fous rires.
RépondreSupprimerJe te dirais également que quoique tu fasses, je te suivrais. Je te dirais que quels que soient tes choix, ils ne peuvent être que pour un mieux et quand on aime, il n’y a rien de plus beau que de voir l’amie tant aimée sereine, épanouie et apaisée. Ma doudou, ma pensée t’accompagne. Comme toujours: loin des yeux mais près du coeur ❤️
Je te love !