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vendredi 24 août 2018

Confession d’une grosse


Héhé mes p’tis canards 😄,



Quel plaisir de vous retrouver après une si longue absence, le temps file à une vitesse c’est hallucinant !



Avant d’attaquer le sujet du pourquoi je suis de retour, des petites nouvelles rapides de mon B4BB qui se porte à merveille.
Je vous présente Camille, que l’on surnomme aussi affectueusement la tornade, qui a très bientôt 3 ans. 

Le mélange a été corsé et surdosé quand on voit le résultat de cette petite boule d’énergie aussi tendre et pleine d’amour que de malice et de bêtises.
Mais quel bonheur !!!




Enfin, revenons à nos moutons... 🐑🐑🐑
Je souhaite à présent partager avec vous une nouvelle étape que je vais passer ou du moins que je vais repasser. 
Elle n’est pas des moindres... puisque c’est encore un passage sur le billard pour une opération bariatrique.


Alors pour celles et ceux pour qui ce terme reste flou, il s’agit de la chirurgie de l'obésité qui consiste à modifier l'anatomie du système digestif. Elle est réservée à des cas graves d'obésité.
Ce sont des techniques barbares c’est vraie, radicale pour la plupart car irréversibles mais pas miraculeuses contrairement à ce que peuvent penser beaucoup de gens.


Je vais essayer de faire un résumé rapide histoire de comprendre un peu le « encore ».


Il y a quelques années de ça, en 2002, j’ai subi un Mason ou de façon plus « grossière » un agrafage de l’estomac. J’étais à l’époque à 113 kg (pour 1m70). J’ai perdu 25 kg, ce qui n’est pas beaucoup pour ce type de méthode mais pas complètement un échec non plus contrairement à ce que le médecin de l’époque m’a envoyé dans les dents. Sauf que cette opération a été faite à un moment de ma vie où je n'étais peut-être pas suffisamment préparée, ni suffisamment prête, je ne sais pas...


Les aléas de la vie on fait que j’ai eu bien d’autres choses à me soucier que mon poids, donc inutile de vous dire que c’était passé au deuxième voir troisième plan. Les kilos petit à petit sont revenus et j’ai fini par tout reprendre.
Une fois la stabilité revenue dans ma vie, j’ai décidé de reprendre les choses en main. Après un périple difficile, en 2008 un anneau gastrique m’a été posé par-dessus l’agrafage que j’avais afin de relancer le processus de perte. Un échec total, seulement 8 kg de perdus en un an, de nombreuses douleurs et un inconfort certain.
Il fallait arrêter tout ça, ce qui s’est avéré être un autre parcours du combattant et pas des moindres. Je me suis retrouvée confronté à un refus total du médecin de me retirer l’anneau jugeant que mon échec était uniquement dû à mon entière et seule responsabilité. Un gros coup de massue, une incompréhension et une colère noire de par ce refus de dialogue et ce manque de diplomatie.
J’ai pu finalement après divers recalages, trouver un chirurgien bienveillant qui a accepté de m’opérer pour me retirer l’anneau et réparer les dégâts causés, c’était en 2014. Il en a profité pour préparer le terrain dans le cas où je souhaiterais faire une nouvelle tentative dans le futur.


Bien qu'entre mes kilos et moi nous vivions une histoire entre l'amour et la haine, pour moi j'en avais fini de toutes ces conneries et tortures. Il m’a fallu du temps pour accepter et digérer toutes ces années.
Toutes ces étapes ont été de vrais traumatismes psychologiques et physiques. Dans mon cas, en plus du côté psycho, il y a eu une réelle mutilation et même si c’était en connaissance de cause c’est quelque chose qui est difficile d’accepter, surtout pour au final un cumul de semi-échecs.
Aujourd’hui je peux rivaliser les doigts dans le nez avec Frankenstein mais au niveau du ventre, même sans que ce soit Halloween, balaise hein.
Quoi qu’il en soit, je ne pensais pas un jour me ressentir prête à franchir le pas pour un nouvel et ultime essai.
J'ai tout de même réfléchi et mûri tout ça, j'appréhendais, flippais de me préparer à l’éventualité d’une nouvelle intervention, si je le désirais biensur, avec entre-temps le projet bébé en cours de route qui bien évidemment a repoussé la réflexion, et finalement...


Alors je vois déjà certains dire « oui mais il faudrait qu’elle fasse attention à ce qu’elle mange, qu’elle fasse du sport, c’est quand même pas si compliqué que ça c’est juste une question de volonté, c’est un peu facile de passer par la chirurgie pour perdre du poids etc etc... »
Je dis ça parce que je sais de quoi je parle, ce sont des choses que j’ai entendues, pas forcément pour mon cas mais que j'ai entendues...
Alors oui, tous ces critères rentrent en compte bien évidemment dans un processus de perte de poids, mais il faut bien se rendre compte qu’il y a d’autres paramètres à ne pas négliger loin de là et que si c’était aussi simple, ça se saurait... non mais c’te blague !


Aujourd’hui quand on voit la discrimination qu’il existe encore à notre époque en 2018 contre le «gros», et pour compte, quand on voit que le mot «grossophobie» est entré  dans le dictionnaire, c’est qu’il existe un vrai impact, de vrais conséquences aux comportements par rapport à cette maladie, puisqu’on parle bien de maladie quand on parle d’obésité.
Il faut dire une fois pour toutes que le mot « gros » n’est pas un gros mot. C’est simplement un mot qui définit un état une forme, mais qui rebute certains, simplement parce qu’il a été trop souvent employé et craché de façon dégueulasse à la tronche des gens dans un contexte qui au final en a fait un mot tabou.
On va me dire aujourd’hui de façon gentille, ou du moins qu’on voudra gentille pour soi-disant ne pas me blesser, que je suis une femme ronde, que j’ai des formes. Non soyons clair, je suis grosse. Je l’accepte, plus par moments que d'autres, mais comme un peu tout le monde je crois. L'humain à cette capacité hors normes de constamment être dans l insatisfaction. 
Je crois que j’ai été grosse toute ma vie et que ça fait partie de moi.
Et là je vois déjà de nouveau les mêmes rageurs dire « ah ba elle parle de s’assumer et qu’elle a toujours été comme ça, qu’elle s’accepte comme elle est et là, elle nous parle de chirurgie bariatrique, foutage de gueules... »
Alors oui c’est vrai je parle de chirurgie et alors... et c'est dans l’espoir d’une vraie perte de poids, mais non pas dans une optique esthétique de rentrer dans un 36, oula non, ou même de plaire à Pierre Paul Jacques Simone Jermaine ou même "tête de gland". C’est avant tout pour moi.

Aujourd’hui et bien plus encore maintenant avec les années qui passent, à l’âge que j’ai, j’aime la vie et ce qu’elle m'offre mais j'ai peur. J’ai besoin de retrouver une certaine vitalité, une aisance au quotidien, pour moi, pour ceux que j’aime, pour me rallonger aussi mon espérance de vie, bien qu’on ne sait jamais de quoi sera fait demain.
Il faut être lucide, on a beau accepter notre état on sait très bien qu'il y a forcément une incidence sur notre santé. Une charge pondérale beaucoup trop élevée comporte de nombreux risques et complications, et je le ressens bien à présent.
Avoir la sensation d’être au bout de sa vie dès que l’effort devient un peu plus intense, j’entends par là ne serait ce qu'un changement de métro de bon matin un peu trop rapide, sentir son cœur battre à tout rompre près à se barrer de ce corps qui ne suit pas, les articulations impossible à récupérer même avec du WD40... Je vous épargne évidemment les vraies problématiques plus glauques.
C’est pour tout cela que j’ai décidé de mettre de nouveau les pieds dans le plat.


J’ai démarré le protocole qui est plutôt assez «lourd» comparé à toutes mes anciennes interventions, ce qui au final est malgré tout beaucoup plus rassurant. Check-up général qui permet de vérifier que tout est OK, ou pas justement, que tout fonctionne bien ou pas trop mal, sans complications. 
A ce jour j’ai la totalité des examens qui ont été fait et R.A.S., quasi, en tout cas rien de méchant, donc je suis plutôt sur la bonne voie et rassurée de n’avoir au final pour le moment qu’un vrai problème de taille... mon poids. 

Je vous mentirais si je vous disais que je suis excitée et impatiente, bien que soulagée.
Non pas que je ne suis pas sûre de ma décision, non non non, mais plutôt que je ne peux empêcher l’angoisse par moments de venir me chatouiller l’esprit. C’est un sacré cap à passer et à vivre tout en faisant abstraction du passé.
Malgré mes angoisses, je me dis qu’à la fleur de l’âge où la femme est au meilleur de sa forme, une maturité certaine et un bout de vie déjà bien accomplie, cette fois ci pourrait bien être la bonne... un renouveau pour démarrer la deuxième moitié de ma vie.


Rendez-vous prit pour le 9 octobre.


Je tâcherai de partager avec vous tout ce parcours aussi intense qu’il soit. 
Le vivre, le partager, en parler est exutoire et si ça peut aussi aider et bien let’s go !

1 commentaire:

  1. Ma chérinette, par ces billets je t’ai découverte il y a 3 ans...Camille était encore au chaud et je m’apprêtais moi aussi à donner naissance à ma 2 ème merveille. Il est bon de te lire, je te ressens: solaire, généreuse, dédramatisant cette épreuve (et non des moindres!) en la parsemant de ton humour. Je ne suis pas la seule qui te diras « je t’aime » pour ce que tu es, pour cette bonne humeur que tu mets dans nos vies, pour tout ces partages, ces bonheurs, ces fous rires.
    Je te dirais également que quoique tu fasses, je te suivrais. Je te dirais que quels que soient tes choix, ils ne peuvent être que pour un mieux et quand on aime, il n’y a rien de plus beau que de voir l’amie tant aimée sereine, épanouie et apaisée. Ma doudou, ma pensée t’accompagne. Comme toujours: loin des yeux mais près du coeur ❤️
    Je te love !

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